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La sophrologie se cherche encore

Tendance. Promesse de sérénité dans cette société toujours plus trépidante, la sophrologie a le vent en poupe. Mais faute de réglementation, comment trouver un praticien dûment formé à la discipline ? Pas simple...

Retrouver le rythme effréné des journées de travail, attaquer une année scolaire avec le bac en ligne de mire, affronter la rentrée universitaire et les changements de vie...

Autant de raisons d’aborder le mois de septembre avec quelque appréhension. De plus en plus, la sophrologie s’impose comme une arme anti-stress. « Elle apporte des outils concrets que l’on peut implanter dans son quotidien pour se sentir mieux », défend Catherine Aliotta, fondatrice de l’Institut de formation à la sophrologie et présidente de la Chambre syndicale de la sophrologie (5 000 praticiens en France dont 371 dans l’Eure et Seine-Maritime). « Il n’est pas question de suivi sur plusieurs années, mais de mener les clients vers l’autonomie. En six à douze séances, le but est de donner des méthodes pour lutter contre le stress, enrayer les situations de crise et être à l’écoute des signaux précurseurs que donne le corps pour éviter le passage en zone rouge. »

Anne-Laure, aujourd’hui âgée de 32 ans, a bien connu ce stress de rentrée lorsque, jeune maman, elle a décidé de reprendre ses études pour décrocher un master Arts. « J’avais un problème de confiance en moi. Je découvrais une nouvelle facette de moi-même : être mère. J’avais peur de ne pas savoir la gérer en parallèle de ma vie d’artiste. » Aujourd’hui, diplôme en poche, « je continue à pratiquer certains exercices quand je sens monter la pression ». Anne-Laure a su anticiper, un atout selon Claudie Chevé, installée depuis 2012 à Rouen. « Il y a une dimension d’entraînement lorsque l’on est dans la préparation d’examen. Il est préférable de ne pas intervenir dans l’urgence. » Sophrologue, mais aussi hypnothérapeute, coach, psychanalyste en somatodrame, Claudie Chevé est « très confiante dans les résultats de la sophrologie. C’est une technique tout en douceur, basée sur la respiration, les mouvements de tension et relâchement, la sollicitation des cinq sens, les exercices mentaux et éventuellement un auto-massage en fin de séance. » Peur phobique de l’avion, des seringues ou des guêpes, troubles du sommeil ou de l’alimentation, difficultés à prendre la parole en public, à se concentrer ou à rester calme face à des enfants turbulents, Tocs (Troubles obsessionnels compulsifs)... font partie des gênes quotidiennes qui peuvent être endiguées par la sophrologie. Reste à trouver le bon praticien.

« La sophrologie n’est pas réglementée, pointe Patrick Daimé, président du Conseil de l’ordre des médecins de Seine-Maritime. Certains sophrologues font consciencieusement ce qu’ils savent faire. D’autres ne font que céder à un effet de mode. C’est la porte ouverte à des pratiques différentes, parfois ésotériques et éventuellement déviantes. » Le médecin appelle donc à « la prudence. Ce peut être un adjuvant dans certaines démarches médicales mais ça ne remplace pas la thérapie et surtout pas le diagnostic. Si la sophrologie aide à être plus zen comme le ferait un sport tel le yoga, si elle favorise le bien-être, très bien ! Mais attention à l’exercice illégal de la médecine. »

Pour le client potentiel, pas facile d’être sûr de faire le bon choix d’autant que le nombre de praticiens augmente en flèche. Richard Esposito, directeur des centres normands de formation des sophrologues professionnels (CFSP) de Rouen et Caen, d’où sortent chaque année une quarantaine de sophrologues, constate « une hausse de la demande de formation. Il faut qu’elle soit de qualité. Au CFSP, elle dure deux ans et aboutit à l’enregistrement sur le Répertoire national des certifications professionnelles », un gage de compétences donc mais qui ne peut être consulté par le public. La solution ? « Demander au sophrologue la preuve qu’il est certifié », conseille Richard Esposito. Tony Follin vient, lui, d’être certifié après 444 heures de formation théorique sur deux ans et quatre domaines de compétences à valider. Dans une démarche de reconversion, ce travailleur social propose des séances dès la rentrée au Havre et avoue que « mes quarante huit heures de stage pratique sont importantes. La sophrologie ne fait pas de mal, mais on ne peut pas pratiquer après un stage en un week-end ! Elle prendra sans doute un virage comme l’osthéopathie. » Une réglementation de la profession pourrait résoudre le problème. « On y réfléchit, assure Richard Esposito qui a fondé le magazine Sophrologie Richard Esposito. « Ce serait souhaitable que l’on prenne le même chemin que l’ostéopathie », réglementée depuis 2002.

Les règles

La sophrologie ne relève pas de la pratique médicale. Le sophrologue ne doit donc pas :

Poser un diagnostic

Interférer dans le traitement du client et évidemment prescrire des médicaments.

Avoir un contact physique avec son client.

La sophrologie s’adresse « aux enfants à partir de 6 ans, précise Claudie Chevé. Mais ce n’est pas la même approche. Elle se pratique de façon ludique et en groupe. »

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